Candide

Candide fut un hebdomadaire français qui parut du printemps de 1924 à l’été de 1944.

L’hebdomadaire littéraire Candide fut créé en 1924 par Joseph Arthème Fayard (1866-1936), avec le principe d’accorder une large place à la politique et à la vie parisienne. La formule était alors originale, et elle eut un grand succès.

Candide, imprimé sur le grand format des quotidiens (43 cm sur 60 cm), eut de douze à vingt-quatre pages ; il était illustré de nombreuses caricatures (Abel Faivre, Sennep…) et de quelques photos. Son tirage passa de 80 000 exemplaires en 1924 à 465 000 en 1936, et il avoisinait encore les 400 000 à la veille de la guerre. Autant que par l’heureuse variété de son contenu, Candide attirait les lecteurs par la qualité de ses articles. Dirigé par Joseph Arthème Fayard jusqu’à sa mort, puis par son fils Jean, né en 1902, administré par Fernand Brouty, Candide eut une rédaction de qualité. Jacques Bainville, dont le billet « Doit-on le dire ? » n’était pas signé, Pierre Veber, qui rédigeait la rubrique d’échos politiques « Les Quatre Jeudis », René Bizet, Georges Blond, Louis Bertrand, Dominique Sordet… donnaient à ses articles politiques une très nette orientation à droite.

Souvent très proche des positions de L’Action françaiseCandide était antisémite, antimarxiste et, en fait, antidémocratique, mais il paraissait relativement modéré par rapport à des feuilles comme Gringoire ou Je suis partout.

Sa partie littéraire était plus largement ouverte aux idées et aux hommes que sa partie politique : Fernand Vanderem, Lucien Dubech, Benjamin Crémieux, Albert Thibaudet et Léon Daudet y tenaient les principales rubriques, mais Candide publia aussi des textes littéraires et des articles de talents venus d’horizons très divers ; sa collection offre un remarquable témoignage de la vie intellectuelle française de l’entre-deux-guerres.

Candide quitta Paris en juin 1940 pour se réfugier à Clermont-Ferrand, où il continua à paraître jusqu’à l’été 1944. Dans la ligne même de sa politique de l’avant-guerre, il fut très favorable à la révolution nationale du gouvernement de Vichy, tout en conservant une réserve certaine à l’égard de la collaboration avec les occupants.

Pierre ALBERT

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