Deuil express

Genre(s) :

Epoque(s) :

Edition : Fleuve Noir

Dépot légal : 4ème trimestre 1954

Imprimeur : Imprimerie Foucault

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Fleuve noir Spécial Police n°63
Non massicoté
Prix : FRS 225 B.C.
Dessinateur 1er plat : Michel Gourdon
Deuil express back
Dédicace : A GUSTAVE
et
à Henri LAPIERRE,
Jean CLERE,
J.-J. LERRAND,
René FONTERET
et
Xavier SALOMON
qui ont en lu bien d’autres !
et qui passent aussi leur vie à mettre du noir
sur du blanc.
Affectueusement.
S.A.

En 1954, le commissaire San-Antonio appartient à une branche de la police secrète. Ce qui ne lui interdit pas quelque détente. Ainsi, lorsqu’il est de passage à Lyon, il s’autorise une partie de pêche avec son oncle, Gustave Tavid. Davantage de boissons que de poissons, sur les rives de Pierre-Bénite, à vrai dire. Tout ce que le tonton va pêcher, c’est un cadavre tué par balles. Qui sera bientôt identifier comme étant Fred Almayer, un repris de justice ayant appartenu au gang des Alsaciens. Ça peut ressembler à un règlement de compte. Pas vraiment le domaine qui intéresse San-Antonio en ce moment. Car, à peine de retour à Paname, le Vieux lui confie une mission ultra-sensible, concernant nos armées.
On a volé au général Pradon un document stratégique relatif à la guerre d’Indochine, les secrets d’un plan militaire contre les Viets. Le coupable, un Suisse nommé Stumer, a bien été interrogé par le service du Vieux. Mais il n’y a guère de preuve directe contre lui, et il est préférable de laisser une possibilité de négocier le document avec Stumer. “Moi, ce boulot ne m’emballe pas. J’aime pas avoir à m’occuper d’un crime dont on connaît l’auteur et à qui la police laisse ses aises. Ça m’ulcère, ça me contriste !” se dit San-Antonio. En compagnie de sa brave femme de mère Félicie, le policier va enquêter au Vésinet, où Stumer réside provisoirement. Il se fait passer pour un livreur d’épicerie, afin d’approcher le suspect et sa compagne, la jeune Édith, laquelle fut naguère employée à Pigalle.
Dès lors, ça commence à tomber comme des mouches autour de San-Antonio. Stumer est occis en premier. Un témoin a remarqué une belle photographe rousse dans les parages. Puis c’est au tour d’Édith, que le commissaire avait ramené chez Félicie, d’être éliminée. Ça signifie que les assassins, car il y en a sûrement plusieurs, ont également repéré San-Antonio. C’est le cas, vu qu’il sera plus tard la cible d’un tir de mitraillette, avant d’être visé par un attentat à la bombe. L’efficace inspecteur Pinaud lui apprend qu’Édith était la sœur du cadavre repêché dans le Rhône par l’oncle Gustave. Voilà qui mérite une enquête à Pigalle, où San-Antonio partage une choucroute avec le caïd Veitzer. Celui-ci est sincère en affirmant que le gang des Alsaciens n’est pour rien dans ces meurtres.
Fred Almayer était un spécialiste du forçage de coffre-forts. La rouquine photographe fut la petite amie de Stumer. Elle se prénomme Pernette, ce qui n’est pas courant. C’est ensuite la concierge de l’immeuble où vivait Almayer, qui est zigouillée après le passage de San-Antonio. Pas de doute, il est pisté, ainsi que le prouve les attaques dont il est victime. Toujours aucune trace du document volé, peut-être détruit par Stumer ou récupéré par leurs adversaires. San-Antonio envoie d’urgence l’inspecteur Pinaud à Lyon, par le train de nuit. Son méthodique collègue ne tarde pas à trouver une piste sérieuse…

Il s’agit de la douzième aventure du commissaire San-Antonio publiée dans la collection Spécial-Police du Fleuve Noir. Notons d’abord qu’elle s’inscrit dans son époque, puisqu’il y est fort question de la guerre d’Indochine (qui n’est pas encore celle du Vietnam) et qu’on y évoque, par exemple, la star du cinéma français d’alors, Martine Carol. Autre fait marquant : en l’absence de Bérurier, on assiste à l’introduction d’un nouveau compère, l’inspecteur César Pinaud. Dès le début, “Pinuche” est à la fois mollasson et compétent, traits de caractère qui vont perdurer. L’univers de San-Antonio se dessine de plus en plus.
La tonalité humoristique reste, finalement, assez mesurée. D’ailleurs, l’auteur précise dans une notule de bas de page : “Il paraît que je dois tempérer ma grossièreté naturelle.” Ça et là, des expressions sembleront peut-être obscure au lecteur actuel : “Je reporte son tri à l’épicier. Je lui cloque l’auber” signifiant “Je rends son triporteur à l’épicier. Je lui donne l’argent.” Mais la plupart des formules restent traduisibles. Quant au style, Frédéric Dard s’en amuse, comme dans cet extrait : “Pigalle, c’est plus que le cœur de Paname, c’est son sexe. Et si une ville comme Paris ne peut vivre sans cœur, elle ne peut exister non plus sans sexe. Tout ça pour vous montrer que le jour où le roman policier ne se vendra plus, je pourrai sans me faire opérer du cervelet me lancer dans la littérature tout court. Et je vous parie une botte de cresson contre le prix Goncourt que je m’y ferai un nom tellement important que M.de Montherlant, l’auteur des “Jeunes filles” (comme s’il savait ce que c’est), sera obligé d’aller vendre des moules à Montrouge.”
Extraits du blog de Claude Le Nocher

Curiosité
: c’est la première fois que le prix est imprimé au 4ème plat des San-Antonio

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