Le dragon de Cracovie

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Edition : Fleuve Noir

Dépot légal : mai 1998

Imprimeur : Société Nouvelle Firmin-Didot, Mesnil-sur-l'Estrée

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le-dragon-de-cracovie-back328 pages de format 15,3 X 23,8
Achevé d’imprimer en avril 1998
Illustration couverture : Photo  J. Andanson/SYGMA  qui représente un détail du tableau « Frénésie » réalisé en 1894 par le peintre polonais Wladyslaw Podkowinski
Prix : 140 Francs

Dédicace : A Claude Durand,
en souvenir de nos quatre pas
dans les nuages.
SAN-ANTONIO

Voici le texte au 4ème plat de l’ouvrage :
Il est des gens pour lesquels donner la mort n’est rien et la recevoir pas grand-chose.
A Naples, on les appelle des « Camorristes » et, comme on les craint, on les respecte.
Ils ont souvent le coeur sur la main, ce qui ne les empêche pas de garder le doigt sur la gâchette !
C’est dans cet univers impitoyable de passions et de sang que va débarquer un frêle Autrichien, doué pour le meurtre et la peinture.
Il a de drôles de moeurs, un drôle de nom, et une façon terrifiante d’affronter la vie.
De Vienne à Munich, de Naples à Cracovie, il va nous entraîner sur la route sanglante et désespérée qu’il s’est tracée.
Quand vous aurez lu ce livre, ayez l’obligeance de ne pas en dévoiler la fin à vos amis. Ils ne vous le pardonneraient pas

Dans ce roman, le héros s’appelle tout simplement Adolf Hitler, petit fils de. Ça est venu comme ça tout naturellement à Frédéric Dard qui explique : «C’est un homme qui m’a colossalement frappé, si étrange, si inabordable. Mais attention, hein, j’étais pas du tout fanatique, fasciné. Alors que Mussolini ruisselait de nos pauvretés. Lui, c’était une énigme, une énigme à la fin wagnérienne.» Dans le roman, il s’agit du petit-fils du dictateur, le fils a été conçu lors d’une homérique scène de baise avec Hildegarde. «Tu l’imagines pas en train de baiser, Adolf, non?» Non. La baise comme remède éphémère au désespoir, traduite dans les San-A par cette truculence homérique, cette gaudriole énorme qui lui a valu le succès qu’on sait.
C’est un imberbe et frêle Autrichien qui, en 1988, va conduire la danse, les danses plutôt, parce qu’il est spécialement doué pour les torgnoles et les effacements en tout genre. Pour connaître son ascendance, il faut remonter au 19 novembre 1937, à l’issue d’une longue journée de négociation entre Lord Halifax et le maître de l’Allemagne nazie. Une migraine tenaillait ce dernier et il fit appel aux services de l’infirmière de nuit.  Cet homme qui « pensait les dents serrées pour être certain de ne pas se livrer« , s’abandonna aux mains de la gretchen, puis entre ses cuisses, après avoir appris qu’ils descendaient tous deux de la même souche des « Hitler ». La semence chancelière, neuf mois plus tard, se matérialisa en un Richard qui, lui même, procréa un fils, en 1970. La grand-mère Frida,  et certaine d’être l’unique femme à assurer la continuité terrestre de son exceptionnel amant d’une nuit et soucieuse d’immortaliser l’origine du gamin (qu’elle avait su garder secrète), exigea qu’il se prénomme Adolf.
1988… Adolf a dix-huit ans. Orphelin, il vit chez sa grand-mère. « Le dimanche, pour peu que le temps ne fût point hostile, il aimait à flâner par les hauts lieux touristiques de la ville (Vienne), non qu’il prisât la foule, mais elle attisait en lui un étrange sentiment de haine qui le fortifiait« . C’est une altercation violente avec un sexagénaire photographe qui scelle son destin : le vieil homme doit verser, pour son agression, une amende d’un million de schillings au jeune homme, au titre des dommages et intérêts. Adolf quitte Mutti Frida, pour s’installer à Munich…
Ce n’est que le début d’un périple, parsemé de cadavres de tous poils, qui s’achèvera à Cracovie. Chaque nouveau chapitre présente un rebondissement et jamais on ne peut prévoir où nous emmène San-A, ni chez qui ! La chute est inattendue (à moins que je ne fasse preuve d’un terrible manque de perspicacité).
Pour les aficionados, point n’est besoin de détailler davantage les détails de cette épopée ; l’art de l’extermination est développé à grands renforts d’éléments tous plus san-antoniesques les uns que les autres. Et il est fécond, le bougre !
Bien sûr, le vocabulaire est savoureux. Une pauvre femme paralytique sera traitée de tas de ferraille. Lola, la femme-singe, n’était qu’une guenilleuse. Certains ont le cœur chamadeur. Alfonso avec sa tête à impériale, n’a de cesse que de chausser sa voisine…. Fouinez, fouinez dans les pages… vous allez savourer ces vocables succulents !
Un petit bijou pas assez connu !
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Dard pique juste
Sur un point de départ historique (le suicide d’Hitler dans un bunker), San-Antonio greffe une intrigue abracadabrante, comme souvent chez lui. Il peut ainsi se lancer dans son exercice préféré : peindre des personnages cocasses, caricaturaux parfois, qui se débattent dans des situations alambiquées mais qui tiennent la route. Car si on ne vient y chercher que ce que Dard a voulu y mettre, et pas plus, on ne sera pas déçu : ce n’est donc pas (encore) la Pléiade mais le style est enlevé (plus « classique » cependant que les romans policiers de San-Antonio, Bérurier et consorts) et les rebondissements nombreux tiennent aisément le lecteur en haleine pour quelques heures (le roman n’est pas très long).
Critique par Erve, le 22 novembre 2004

Ce roman a été réédité une fois chez France Loisirs et une 2ème fois chez Pocket.

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