Mes hommages à la donzelle

Genre(s) :

Epoque(s) :

Edition : Fleuve Noir

Dépot légal : 3ème trimestre 1952

Imprimeur : Les Impressions rapides, Paris XI

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Fleuve noir Spécial Police n°30
Non massicoté
Prix : pas de prix
Dessinateur 1er plat : Michel Gourdon
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Dédicace : A mes amis BOUVIER , « qui
aiment la manière que je cause
français »
En affectueux hommage.
S.A.

« Il y a une multitude de choses dont j’ai horreur. Les jeunes filles de plus de quatre-vingt-dix-sept ans, tout d’abord.
Le poisson mal cuit, aussi. Puis les liaisons mal-t-à-propos ; les ouatères de wagons de seconde classe ; les bitures de Bérurier et les imparfaits du subjonctif de Pinaud. Mais s’il y a une chose qui m’énerve par-dessus tout, qui me file au bord du delirium très mince, c’est qu’on s’asseye sur mon chapeau… Surtout au cinéma… Surtout quand on l’a fait exprès… Surtout quand c’est le dargeot d’un truand qui est l’outrageur… Surtout quand tout ça cache le commencement d’une aventure insensée ! »
C’est dans ce livre qu’apparaît en chair et en os « le vieux », le patron de San-Antonio.

Un « English », le professeur Stevens, travaille avec les savants atomistes français à la conception d’une fusée. Mais une formule s’est mystérieusement échappée de son coffre. « Le vieux », le patron de San-Antonio, charge donc ce dernier de surveiller Héléna Cavarès, la secrétaire du professeur.
Celle-ci rencontre deux ou trois fois par semaine Charles Maubourg, un bel homme blond, dans la maison de rendez-vous de la mère Tapedur. Pour en savoir plus, San-Antonio installe un magnétophone dans la chambre voisine de celle du couple.
Puis, il se rend dans une boîte de nuit, le Champignon-Bar, dont la jeune femme a prononcé le nom. Là, il reçoit un appel téléphonique d’un inconnu, lui conseillant de se rendre dans une vieille demeure inhabitée de Louveciennes.
En inspectant la cave de cette maison, San-Antonio découvre un corps de femme et, juste à côté, une tête, qui est celle de la môme Héléna. Pendant ce temps, à Boulogne-Billancourt, le professeur Stevens a été kidnappé.
San-Antonio décide alors d’aller prendre connaissance de son enregistrement, chez la mère Tapedur. Sur la bande magnétique, entre gloussements, soupirs, petits cris et râles de satisfaction, Héléna laisse échapper des expressions en roumain.
Entretemps, son cadavre a disparu de la maison délabrée de Louveciennes.
Revenu rôder au Champignon-Bar, le commissaire est gazé, enlevé et chargé dans une voiture. Une femme s’assied près de lui : il s’agit d’Héléna, qui a retrouvé sa tête. Deux hommes prennent place à l’avant de la voiture : Schwartz, le patron du Champignon-Bar, et Bauhm, son homme de main. On arrive dans une cambrousse désolée, près d’une petite cabane où attend le professeur Stevens, complice des espions.
Lorsque San-Antonio tente de fuir dans le noir, Schwartz fait feu et blesse gravement Bauhm.
Caché sous la voiture, San-Antonio plante une épingle dans le genou de Schwartz, qui le blesse à son tour, tandis qu’Héléna abat une énorme pierre sur son épaule. Canardé par le professeur Stevens, le commissaire fuit en voiture sur trois roues, écrasant Schwartz au passage. Un avion atterrit. Le professeur Stevens court vers lui, avec les plans. San-Antonio lui tombe dessus à coups de jerrican et de démonte-pneu. Renonçant à maîtriser le pilote, qui est armé, le commissaire met le feu à l’avion, qui décolle en flammes. Mais, pendant que San-Antonio s’expliquait avec le pilote, le professeur Stevens a été rectifié pour toujours à l’aide d’une grosse pierre. La valise aux plans a disparu. Héléna aussi. La voiture aussi.
Schwartz est mort. Quant à Bauhm, il est dans le coma : « Personne ne peut plus rien pour lui, excepté le menuisier qui lui fera un pardessus en planches1… »
San-Antonio regagne Paris en auto-stop, présente son rapport au vieux, fait soigner sa blessure et va en écraser dans un petit hôtel tenu par un vieux pote, Julien. Il peut enfin ronfler à poings fermés, peinard comme un pape sur son nuage. Mais, à la réception, un enfant dépose un paquet pour lui. Prévenu au téléphone par Julien, San-Antonio prie celui-ci d’ouvrir le paquet, qui explose. Du haut de l’escalier, un bien triste spectacle attend le commissaire : « La mâchoire de Julien est posée sur le registre des entrées et sa cervelle décore le mur2. »
San-Antonio trouve le nom du gamin chargé d’apporter le paquet, mais apprend qu’il vient d’être écrasé par une voiture.
Le commissaire se munit alors d’un feu de gros calibre, « une de ces armes à balles explosives qui vous font dans la carcasse des trous grands comme des entrées de métro3 ». Il se rend chez le professeur Stevens en compagnie d’un collègue, Bouboule, une grosse brute.
Là, San-Antonio a tôt fait de confondre le domestique du professeur : c’est lui qui a écrasé le gamin. San-Antonio lui administre un parpaing de deux tonnes sur le front. Puis il le confie à Bouboule. Le valeton ressemble assez rapidement « à un chaudron de cuivre qui aurait descendu l’escalier d’honneur de Buckingham Palace4 ». Après quoi, Bouboule prend soin de bien orienter le chaton de sa chevalière en acier véritable, puis entame des travaux d’embellissement sur l’épouse du domestique. Laquelle ne tarde pas à livrer le code d’accès à un passage secret.
San-Antonio s’y engage aussitôt. Il parvient à une cave où Bertrand, le gardien de la carrée, s’active près d’une chaudière. Il semble avoir oublié de faire rentrer du charbon pour l’hiver car, dans la chaudière, il y a le corps du sosie d’Héléna « qui flambe, qui se racornit, qui pète comme une pomme dans un four ».
San-Antonio remonte avec Bertrand, et trouve Bouboule occupé à transformer le valeton et son épouse en chair à saucisse. À ce moment, Héléna fait son entrée, armée d’une mitraillette, escortée de Maubourg. Bouboule tire sur Maubourg. Héléna riposte, abat Bouboule. Toute la meute se rue sur San-Antonio. On l’entraîne dans le passage secret, pour l’exécuter. C’est alors qu’un homme surgit, et fait lever les mains à toute la bande. L’homme est Jo Joyce, de l’Intelligence Service.
Il suivait l’affaire depuis qu’un garde-côte avait découvert le cadavre du véritable professeur Stevens. Il savait donc que l’homme arrivé à Paris sous ce nom était en réalité un savant allemand.
Pendant que les flics s’occupent des espions, San-Antonio entraîne Héléna en voiture. Il ne tient pas, lui dit-il, à ce qu’elle soit fusillée. Il lui propose un marché : elle révèle où sont les plans, et elle est libre.
Héléna ôte ses bas, et les tend à San-Antonio : les formules sont imprimées dessus, en braille.
San-Antonio tient sa promesse : il la laisse filer. Mais il prévient par radio la voiture qui le suit. Le flic qui est dedans n’a rien promis à Héléna.
« Le vieux », patron de San-Antonio. On savait, depuis la troisième page de Réglez-lui son compte ! que San-Antonio avait un chef. Mais on n’avait pas rencontré ce personnage, avec lequel le commissaire n’entretenait que des rapports à distance. Le vieux (dont on ignore encore qu’il s’appelle Achille) apparaît ici pour la première fois, et tel qu’en lui-même : sang froid, paluche d’aristo, front somptueux, boutons de manchette en jonc véritable. Après San-Antonio et Félicie (Réglez-lui son compte ! 1949) et avant Bérurier qui apparaitra en 1953 dans « Des clientes pour la morgue », il est le troisième personnage récurrent à peupler la série.
Riche en péripéties et rebondissements, l’action se déroule en une vingtaine d’heures, ce qui donne du rythme au récit.
Le livre amorce un tournant, dans la série :
Même s’il s’occupe de contre-espionnage, le héros commence à s’éloigner de ses activités liées à la guerre, à la Résistance et aux nazis.
L’humour, qui n’est pas absent des trois premiers livres, tient une plus grande place ici, notamment de par l’abondance de métaphores saugrenues.

A signaler une critique d’Igor B. Maslowski, qui a bien aimé ce roman, dans Mystère Magazine n°58 de novembre 1952.

Curiosité
: sur le dos, le n°30 a été omis. Apparition d’un bandeau sur fond rouge au 1er plat avec la mention « SPECIAL-POLICE »

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